dimanche 11 avril 2010

Le dernier chapitre

Au moment d’écrire ce texte, j’entame ma dernière semaine en terres malgaches. Ceci est mon dernier post.
Il y a deux jours, je m’étais installé à la fenêtre pour me prendre un peu de soleil de fin d’après-midi. Le ciel était bleu et l’air portait l’odeur des petits feux de charbon de bois des voisins. Où je me trouvais, j’avais une vue plongeante sur la cour d’un petit immeuble à appartements tout juste à coté. Nous sommes en pleine ville mais l’asphalte s’arrête bien avant de se rendre chez moi. Cette cour n’est qu’un terrain de sable rouge asséché par la fin de la saison des pluies.
Deux enfants y jouaient, nus pieds habillés bien simplement. Les objets de leurs divertissements étaient une grosse brique à déplacer et un poulet à pourchasser. L’image était à la fois belle et triste.
Encore il m’est inévitable de penser aux disparités de notre peuple mondial. Pendant que dans mon pays d’origine on se paie un film en trois dimensions, les malgaches sous-classés s’entassent dans une salle de classe et regarde un film piraté sur une télé cathodique. Pendant que notre jeune génération se tape un jeu vidéo sur grand écran HD, des millions d’enfants en sont encore aux bâtons et aux pierres. Au bout du compte, la joie conséquente n’en est pas très différente.
Ma maison reçoit des visites, question qu’elle soit louée à nouveau avant mon départ. Un des visiteurs est arrivé plus tard que prévu. Il s’est excusé et m’a dit le plus naturellement du monde : Désolé du retard, il y avait encore des bombes lacrymogènes lacées au centre ville. Une autre tentative de manifestation pour dénoncer le gouvernement non élu qui plonge le pays dans la pauvreté grave à coups de corruptions inhumaines et accélère les désastres écologiques d’un pays endémique. Pendant ce temps, 50 000 québécois manifestent contre le budget du gouvernement. Si j’y était, je crois que je me foutrais en plein milieu de la manifestation avec une pancarte disant ceci : Merci tellement de me laisser vous envoyer chier et de vous détester à qui mieux mieux parce que vous ne me donnez pas de dessert après le superbe repas que vous me servez à chaque jour. Je vous emmerde et je vous admire de me respecter.
Il y a une image que je vais toujours garder en souvenir, je vous la raconte. Un jour que j’étais dans un taxi malgache bloqué dans les embouteillages typiques dans une rue achalandée et bordée de petits étalages de marchants tels des enfants qui se font une petite table à travers la vente de garage de leurs parents. Dans un petit espace de trottoir délimité par la rue, la tablette de marchandise et une roue de voiture rouillée, un babin était laissé à lui-même, nu pieds et vêtu d’une robe brunie de poussière. Elle avait à jouer les quelques cailloux sales de poussière et d’huile à moteur.
Face à la misère et la souffrance, on se demande toujours pourquoi. Je crois avoir compris une chose et c’est qu’il faut apprendre à vivre avec l’insaisissable.
À tout de suite Québec.
Insaisissablement vôtre !

lundi 22 février 2010

La brousse

Je vous ai raconté mon voyage dans la brousse ?
Découvrir un nouveau pays est indescriptible dans tout ces petits détails, les petites odeurs, les modes de vie de gens et les paysages étrangers. Je vais tenter de vous partager un tant soit peu cette expérience.

La première chose qui m'a marquée est la forêt primaire. Nous passons à travers très rapidement, elle n'étant plus qu'une étroite bande longeant la chaine de montage. En cette saison des pluies, elle était d'un vert luxuriant et éblouissant. C'est un joyaux de la nature bien trop précieux.
Sur la grande route, nous avons croisé près d'une cinquantaine de troupeaux de zébu laissant derrière de grandes trainées de bouses.

Lorsque nous nous sommes engouffrés hors des routes pavés, je me suis étonné de voir tant de gens marchant sur le coté sans y voir d'infrastructure. Il faut dire que la plupart des paysans vivent dans des maisons typiques en bois se camouflant bien à travers la végétation plantureuse. Pas d'électricité pendant des kilomètres.

Arrivée au plus grand village de la commune, les quelques rues habitées n'expliquent pas la présence des centaines de gens dans les rues. Dès lors, le chemin a été ardu. Après quelques trous de boue, nous sommes arrivés à notre destination.

À cette endroit, j'ai expérimenté la pirogue, ce tronc d'arbre creusé servant d'embarcation. J'ai aussi mangé à la malgache, du riz le soir et le matin. La douche était en fait une petite cabane avec un baril d'eau qu'on se verse à l'aide d'une tasse. Je me rappelle que c'était un choc thermique à chaque rincée, ma petite nature occidentale n'aimait pas trop.

En voyant des vazaha dans leur village, les gens sont curieux, des fillettes ont peur et les élèves sortent de l'école pour nous voir passer.

Dans ce voyage, j'ai vu le creux du creux. Rien de mieux pour remettre en perspective la vie.

Rudimentairement vôtre !

Les p'tits plaisirs de la vie se font rares

Madagascar fait partie de ses pays dont le gouvernement n'a pas été élu mais qui se considère légitime du fait d'avoir été "soutenu par la volonté populaire". Ses actions unilatérales on un impact sur la population est les institutions. Le message est clair : pas besoin d'avoir été approuvé par qui que ce soit pour faire sa loi.

Les agents de la paix sont laissé à eux même. L'armée ressemble plus à une milice au service du plus cherrant. La population n'a plus de repère. Les brigands s'en donnent à coeur joie et les histoire de vol, d'enlèvement, de meurtre, de corps découvert, de viol et autres s'accumule à un tel point que les gens en changent leur mode de vie.

À quelque part en provinces, des habitants ont brûlé vif un prisonnier tout frais sorti par soif de justice.

C'est là que je me rappelle qu'il est bien d'être au Québec. Une balade Gatineau - Montréal tard le soir sans avoir peur des brigands. Toujours un resto à service rapide pas trop loin pour les fringales. Des trottoirs en ville sans flaques d'huiles ni de pisse. Des salles de cinéma à en savoir plus quoi faire. Un bel avenir pour la nouvelle génération. Une foule dans laquelle je peux me fondre sans attirer les regards et l'intérêt des pickpockets.

Madagascar est un beau pays, je le dirai toujours. Je trouve triste qu'à quelque part il n'y a pas de réaction réelle à cette dégringolade sociale, politique et écologique. Tout le monde laisse faire une poignée de gens faisant mourir son peuple à petit feu pendant que chez nous on est prêt à écraser un politicien qui a mal parlé.

Espoirement vôtre !

vendredi 19 février 2010

À chacun notre piquet

Hier, je revenais d’une rencontre, installé avec mon père dans un taxi de la ville, un deux chevaux, une boite de métal tiré par un moteur de tondeuse. Soudain, des sirènes se font entendre. Le taxi se ranger pour laisser passer un contingent de polices et de voitures de luxe. C’est la parade du gouvernement en place lorsque des membres se déplacent.

Je ne lai ai pas vu, je ne sais pas si c’était le président, des membres hauts placés ou de leur familles qui en profitent. Ce qui est frappant c’est de voir deux gros VUS et deux Mercedes aux vitres teintées passer à une longueur de bras d’enfants se tenant sur le coté de la rue, nu pieds dans la poussière sale, habillés de ce qu’on ose appeler des vêtements.

La parade est passée et les marchants, exhibant à peine l’équivalent d’un panier de légume dans l’espoir d’en tirer 2 ou 3 dollars, restent passifs.

Le soir venu, le marchant rentre chez lui dans ce qui s’approche plus d’un abri que d’une maison. L’enfant se met au dodo sur un lit de paille infesté de puces et de poux. En même temps, les gens de la parade sont à quelque part dans un grand restaurant à manger au frais de l’état.

Depuis le coup d’état d’il y a un an, des forêts protégées ont été la cible de coupes illégales de bois de rose. Des conteneurs ont été saisis. Cependant, un gouvernement en mal d’argent et de corruption autorisait ces conteneurs à sortir du pays après une "amande" de 250 000$. Les principaux clients étant les chinois, on se doute bien que ça fait leur affaire. Par la suite, ce bois est vendu à de faux antiquaires qui ensuite vendent des meubles à des exportateurs. Dans les magasins de meubles chinois qu’on peut retrouver partout et même au Québec, on les vend à des prix fous.

L’antiquaire Montréalais fait bien du profit. L’exportateur aussi. Le menuisier chinois s’en fait un peu. L’exportateur de bois de rose s’en tire bien, à 250 000$ de "frais de légalisation", ça reste très rentable. Dans la forêt, celui qui coupe les arbres risque sa vie pour quelques dollars par jour. Un peu plus loin, deux groupes de lémuriens se battent pour ce qui reste de territoire. Les perdant errent et se font attraper par un braconnier qui va vendre peu de temps après les survivants du voyage dans les rues des villes, à des prix ridicules, à des gens qui les trouvent tellement mignons.

Les malgaches me disent eux même qu’ils sont artisans de leur propre malheur. Ils jalousent la réussite et ne sont presque jamais porteur d’initiative. Dans ma tête il est clair que ce n’est pas envoyer de l’argent qui est la solution pour aider le pays. Il est ridicule d’éduquer un enfant à coup de chèque. On continu à les inonder d’images d’une vie meilleure sans leur montrer la voix.

Au Québec, nous sommes maitre des initiatives citoyennes. Cause ou conséquence de notre qualité de vie ? Ce qui est certain c’est que ce n’est pas nous qui en avons le plus de besoin dans le monde. Il serait bien un jour d’exporter en masse ce savoir faire aux pays en développement au lieu d’y vendre des albums de star académie.

La clôture n’est pas près de disparaître lorsque tout le monde, chacun de son coté, y plante son piquet.

lundi 25 janvier 2010

La maudite clôture

Je vous avoue que j’ai une p’tite crotte su’l’cœur. Si j’étais chez moi, je sais qu’il y en a plein à 70$ de l’heure qui sont prêt à m’écouter, diplômes à l’appuie. Les circonstances veulent que je sois ailleurs. Qu’à cela ne tienne, je vais utiliser mes net-psy à deux balles que vous êtes pour me vider l’âme.

À chaque jour que je vis ici, c’est marquant. Cette semaine seulement, je marchais dans la rue en sortant de chez moi et une petite malgache de 5 ans me devançait. Sa sœur, un peu plus loin, lui faisait signe en riant de se tourner. Je n’ai pas besoin de comprend la langue d’ici pour comprendre qu’elle lui disait : Tournes-toi, il y a un vazaha qui te suit !

Je suis un vazaha, un plein de cash, un idéal matrimonial pour maintes femmes d’ici, un salut budgétaire pour ce que les locaux en savent, un phénomène lorsque je suis plus qu’ordinaire dans la rue, l’équivalent de prêtres tibétains en pèlerinage à St-Jean-de-Matha en train de manger une poutine pis des roteux et à chanter Le ti porte clé. Je suis né du bon bord de la clôture.

Ce matin, j’ai donné le restant des fruits un peu trop pourri pour moi et un fond de beurre d’arachide à ma bonne, à peine suffisant pour un toast. Elle m’a dit que j’étais vraiment gentil, vraiment.

Des gens marchent dans la rue, nus pieds, dans l’huile, les traces de pisses et les ordures. Ici, il n’y a pas de trottoir et lorsqu’il y en a, les marchants les prennent d’assaut. Le mode de vie le plus répandu est celui d’une heure à la fois, même pas un jour. Près de chez moi, les pauvres s’improvisent marchant en étalant des trucs trouvés dans les poubelles dans l’espoir d’en tirer 500 Aryary, assez pour un repas modeste.

En plein milieu de l’écriture de ce texte, il m’a prit d’aller m’acheter de la bière. Je charge le panier de bouteilles vide et je pars en sandales. Arrivé à la première épicerie qui est l’équivalent d’un dépanneur miteux et minus de Verdun, il n’y en a pas : Tsia !

Le mec m’indique à la gestuelle la route vers là où il y en a. Jusque là, j’étais encore dans ma belle rue large et tranquille bordée de maisons d’ex-pats. Au bout de la rue, je m’engouffre dans une ruelle assez large pour un homme. Je descends l’escalier de pierres boueuses suite à la pluie incessante des derniers jours. Je réussi à reconnaitre ce qui est un chemin entre les maisons et les rigoles. En fait, il m’a fallu suivre une dame qui semblait savoir où elle allait.

J’arrive aussitôt dans un écartement où quelques enfants jouent avec le petit ballon qu’ils ont. Les malgaches me regardent persuadés que je suis perdu. Une autre petite épicerie s’y trouve mais encore là : Tsia !

Je continue. Je fais confiance à la vie et me dit que ça va déboucher quelque part. À Montréal, dans une ruelle comme ça, ça ferait longtemps que j’aurais abouti dans la cours d’un vieux garçon qui m’aurait pressé de m’en retourner.

Enfin, ça débouche sur une rue et je trouve ce que je veux tout juste en face. Je prends ce que je veux et en repartant, je dis merci en malagasy faisant rire le caissier : M’saotro ! (prononcé socho).

À peine me suis-je réintroduit dans la ruelle qu’un homme, désireux de se faire de la monnaie, veut transporter mon panier. Afin d’aller au bout de mon expérience insertion social, je refuse. Encore une fois, le long du chemin, les regards, à la fois moqueurs et étonnés, détonnent face à mon aise à marcher dans l’intimité tananarivienne. Fin de la parenthèse.

On peut s’amuser à comparer les gazons québécois et malgaches.

Nos trottoirs sont longs à être déneigés par les employés municipaux et tant qu’il n’y a pas de gravier, c’est tellement dangereux. Les trottoirs d’ici sont habituellement en boue et assez large pour une personne alors il arrive, comme à ma copine il y a quelques années, de devoir marcher dans la rue et de se faire happer, d’en sortir avec 3 plâtres et d’abandonner les démarches d’une réclamation tellement qu’il y a une lourdeur administrative brouillée par la corruption.

Nos gouvernements sont tellement poches et ils ne nous écoutent pas quand on chiale. Ici, il écoute un peu trop et tire dans l’tas quand ça ne fait pas son affaire.

Je suis né en Amérique du nord, un endroit plein d’espace et de confort. Pour beaucoup de malgaches, ce n’est qu’une image à travers une télé cathodique sur la chaine locale. C’est une contrée mystérieuse que celle où personne de la nouvelle génération n’a connu les bains dans le sceau d’eau froide à l’extérieur ni les trous en guise de toilette.

Notre couleur de peau nous rend mythiques et enviés bien malgré nous. À chaque fois, je pense à cette clôture, celle qui pour nous n’est que le fond de notre cours mais qui pour la plupart des autres, est le mur vers une vie meilleure.

Le Québec est le plus beau pays du monde et jamais on ne remercie assez la vie de nous avoir menés du bon coté de cette maudite clôture. Ce que je déteste le plus de cette clôture, c’est qu’elle s’installe souvent dans le cœur des gens.

mercredi 6 janvier 2010

Mes fêtes 2009 à Antananarivo

24 décembre au soir

Le 24 décembre, c'est un souper tranquille avec bouteille de vin. Par la suite, les enfants en nombre de trois nous ont rejoint. Nous étions en tout neuf dans le salon prêts pour le film sur la grosse télé : Bolt ! (J'adore le personnage de Rhino, il est trop AWESOME)

Avec mon père et moi, ça fait 1 sucre et 2 laits dans la couleur café.

Après le film, on donne les cadeaux. Pour recevoir le sien, chacun devait chanter ou danser. Pour ma part, j'y suis allé de mon légendaire mouvement de bassin en moulinette.

25 décembre en après-midi

En route vers la maison, la presque entièreté de la population tananarivienne était dans ses plus beaux apparats, que des vêtements tous neufs selon la tradition.

Pour ma part, j'y suis allé de l'ensemble chemise-cravate. Arrivé au repas de famille, mon père et moi faisions encore figure d'intrus culturels.
Pourtant, plus ça change, plus c'est pareil. Mise à part, la couleur de peau et la langue malgache qui m'est inconnue, je me sentais dans un typique repas de famille ou les cousins et cousines s'entassent sur une des nombreuses tables installées pour accueillir tout le monde. Il y a les blagues de mononcle truc, matante chose qui ne prend pas le temps de s'assoir et ti cousin qui cherche quelqu'un avec qui jouer au ballon.

Ma plus grande surprise a été d'apprendre que les hommes ici se font la bises lors des souhaites de joyeux noël en vivant l'acte dans un geste tout à fait naturel de la part de mon interlocuteur du moment. Il a assurément aperçu mon inconfort face à ce geste absent de la culture québécoise. Pour les besoins de la cause, je m'y suis plier pour le reste de la gente masculine présente.

Coté repas, c'est très méritoire. Le tout a été préparé depuis le début de la semaine. Il y avait dans la maison une quantité impressionnante de fruits et de légumes.

Au départ, ce fut la distribution de chocolat. Chacun reçu sa part, la mienne étant encore dans le frigo, à peine entamée. Par la suite, c'est l'entrée, de la salade, deux variétés en fait. Soyons sage et gardons de la place pour le reste.

Le plat principale était essentiellement du riz avec choix de rembourrage. Devant moi, tomates et oignons en dés, plats de pois et d'oies en sauce et truc typique du pays fait de feuilles de quelque chose et de légumes qui est en fait du brède.

Le végétarien que je suis se vautre dans les tomates. J'ai tenté les pois et la sauce pigés à travers les morceaux d'oies mais j'ai vite désenchanté lorsque j'avais à mordiller des petits bouts d'os et de chair de volaille. Comme à l'habitude, j'ai tout de même su apprécier ce qui m'avait été offert et mangé à ma faim.

Après le repas, ça été noël pour tout le monde : la chienne de la maison a mit bas.



Malagasyment, végétarisment et deuxmilledisment vôtre.

jeudi 3 décembre 2009

Saison des pluies et routine bien installée

Cela fait trois mois que je suis à Madagascar. J'ai ma maison depuis un mois. La routine depuis 2 semaines. L'envie d'écrire depuis quelques minutes.

Tranquillement mais sûrement je m'installe dans la maison. Mon père a été généreux en m'amenant ma super machine à expresso et depuis, mes matins vivent un renouveau énergisant ! Je tranche mon pain complet et me fait ma tartinade fétiche, beurre d’arachide et Nutella. Je cuis la nourriture de mon chien qui, maintenant, a apprit à attendre mon signal avant d’avaler son plat. Je m’installe sur mon ordinateur, thé à gauche, cellulaire à droite et air frais plein de visage.

Un jour sur deux, mes deux employés nettoient la maison. Le gardien s’occupe des planchers et la bonne fait la vaisselle et me prépare des légumes selon mes demandes. Ce qui est dépaysant, ce n’est pas tant que des gens travaillent pour moi, c’est que leurs salaires, pourtant décent pour ici, ne me coût pas plus cher que mon abonnement Vidéotron. Hier, la bonne m’a demandé si j’allais jeter le fond de mes bouteilles de savon et de shampoing. J’ai compris qu’elle les voulait et elle fut très heureuse que j’y acquiesce. Un fond de bouteille de shampoing ne créera jamais de sourire chez un canadien comme celui que ma bonne m’a laissé voir. Ici, le savon et le shampoing malgache sont loin du pantene proV.


Depuis 2 semaines, la saison des pluies s’installe. Le matin, c’est du plein soleil, un ciel bleu superbe et une température frisant les 35 degrés. En après-midi, les nuages se grisent très vite et la pluie peu parfois être torrentielle. Je m’installe quelques fois avec mon père sur le balcon et nous observons les cellules orageuses balayer la ville à travers les éclaircis tout aussi splendides.


Lorsque je vais rejoindre mon père chez lui, je mets mon ordinateur portable dans mon sac à dos, question d’avoir l’air d’un étudiant qui traine son linge sale. Je monte la rue pavé de pierre, croise les enfants malgaches qui trouvent très drôle de dire bonjour à un étranger qui marche seul, regarde la vue superbe de la ville, du ciel bleu et du marais Masay. Arrivé en haut, je me rends à l’endroit habituel où se trouve les taxis. 4000 Aryary, c’est le prix, à peine plus de 2 dollars canadiens.

En fin d’après midi, mon père et moi aimons bien s’ouvrir une bière. Ici, la bière locale s’appelle THB, une bière typiquement domestique. Dans son domaine, nous sommes loin de la diversité québécoise, ce qui attriste l’amateur de bière forte en moi. À mon prochain séjour au Québec, je me promets de me déboucher une St-Ambroise noire dès qu’il m’en est possible.

Le soir, je m’installe parfois devant un film sur la télévision locale. Ce sont habituellement des films piratés, on le devine par la qualité de l’image ou par les sous-titres danois. J’ai quand même pu voir les derniers Star Trek et Transformers.

La nuit, je me suis habitué à entendre les quelques chorales subites des chiens du quartier. J’ai aussi accepté la visite des pigeons sur mon toit de tôle qui créent un vacarme résonnant dans ma chambre.

Aujourd’hui, je vais avoir un scooter, ça promet …

Malagasyment vôtre !